Chili: Fondation « Avec tes Mains »

Que la justice s’ouvre un chemin, et que la paix brille chez nous.
Nous travaillons pour le développement humain et la justice sociale.
 
Un groupe composé d’anciennes élèves, de familles, amis et volontaires, est venu se joindre au travail que nous entreprenons, nous les religieuses du Sacré Cœur, dans la région de Michaihue, à Concepción, Chili. Nous créons un nouvel espace de coopération pour un monde plus juste et fraternel. Partager notre mission avec eux, s’ouvrir à leurs initiatives, réaliser avec eux et par eux du travail en réseaux, réfléchir, chercher et créer ensemble, cela signifie élargir notre vision de la réalité et en même temps encourager et enrichir grandement notre service des plus pauvres.

Notre ville compte environ 2500 familles, vivant dans des conditions de grande fragilité sociale et d’extrême pauvreté. Leurs maisons pour la plupart ont été construites par eux, avec déjà un service d’eau potable, un système d’égout et l’électricité. Un tiers d’entre eux vit dans de très petits logements. La ville compte aujourd’hui 80% de rues pavées. Depuis deux ans, 4000 familles environ sont arrivées ici; toutes, issues des différentes communes des environs, vivaient sur des terres qu’elles occupaient illégalement. Ces familles  habitaient des demeures très précaires, sans le moindre service d’eau ni d’éclairage.

Depuis l’année 2005  la Fondation «Avec tes mains» a développé des actions de promotion humaine grâce au travail des assistantes sociales  et grâce à  la mise en place de nombreuses activités et à l’aide de volontaires qui viennent secourir plus de 300 familles. Nos efforts tendent à favoriser les organisations de la communauté elle-même, encourager les ‘réunions de voisins », faciliter la réalisation des initiatives individuelles dans le domaine de l’éducation des enfants, de l’intégration sociale des jeunes, l’amélioration de l’habitat et la promotion de la femme. Nous voulons avancer ver la suppression de la pauvreté, l’intégration et le développement humain des enfants et des jeunes, des femmes et des hommes, des familles et des groupes de Michaihue.

Nos terrains d’action

Suivi professionnel des travailleurs sociaux : en lien avec les instances gouvernementales et les organismes locaux, il s’agit de repérer les besoins de notre secteur, de conseiller les populations, appuyer les actions des assemblées locales et suivre de nombreuses situations familiales. Les blessures laissées par la pauvreté, le manque et l’aspiration qui en résulte pour chacun, nous les ressentons comme un défi pour lancer de nouveaux projets sur d’autres terrains d’intervention. Nous voulons offrir à tous une réponse sérieuse et digne à leurs problèmes d’habitat, de nourriture, de manque de travail, de maladie, de dépendance à la drogue, à la violence ou à l’abandon.

Le soutien et la promotion des femmes : au moyen d’ateliers composés de 15 femmes de tous âges. Nous leur donnons les bases d’une formation personnelle et un apprentissage pour des métiers sociaux et manuels.

Aidées par des volontaires, anciennes élèves du  Sacré Cœur, elles ont réfléchi sur leur réalité de femmes, leurs histoires personnelles, leurs besoins ; elles ont appris aussi des techniques de premier secours, mise en forme de leur corps, coiffure, cuisine, peinture et une variété de travaux manuels qui assurent quelques revenus pour leurs familles. Mais surtout dans ces rencontres les femmes créent des liens d’entreaide par la convivialité et la réflexion.

Le service et l’accompagnement des enfants : nous l’assurons  depuis l’année 2004. Nous  offrons des colonies de vacances pour 250 enfants environ, de 5 à 14 ans. Pendant les vacances d’hiver et l’été ils viennent jouer, partager, apprendre et grandir en connaissance d’eux-mêmes, en relations sociales, en savoir-faire. De plus ils reçoivent une nourriture substantielle  et, surtout, de l’affection. Les colonies de vacances sont organisées par le groupe missionnaire «Sainte Philippine Duchesne»et prises en charge  par des jeunes de la pastorale du Collège du Sacré Cœur de Concepción. Ce même groupe se retrouve  tout au long de l’année, le samedi matin, pour aider 35 enfants dans leurs devoirs de classe. Pour les fêtes les plus importantes de l’année nous organisons par des promenades, dégustations de spécialités, jeux et compétitions…

Notre engagement auprès des jeunes : c’est l’accompagnement d’environ 30 jeunes et adolescents qui s’organisent selon leurs centres d’intérêts. Certains jeunes se réunissent pour danser le « breakdance », d’autres préfèrent  les graffitis, d’autres veulent arriver à faire une «batucada»(autre danse, chilienne) et monter sur des échasses, enfin d’autres adolescents sont là tout simplement pour rencontrer des amis ; Ces groupes se réunissent chaque semaine, encadrés par des élèves du Travail social qui assurent leur stage pratique chez nous. Nous profitons aussi des vacances d’hiver et de printemps pour nous ouvrir davantage aux jeunes de Michaihue par le biais des « Ateliers de jeunes ». Nous organisons des rencontres de 5 jours, que nous appelons Ayekantun (espace de détente, de création et d’expression artistique) à laquelle assistent environ 30 jeunes. Tous les jours nous commençons par une réflexion sur la jeunesse, ses besoins et ses richesses ; des jeunes de 15 à 25 ans constituent des groupes de musique, d’artisanat, de breakdance, de peinture et de graffitis. Les moniteurs, également de jeunes volontaires, créent avec eux des liens d’amitié : tout ce travail nous permet aujourd’hui d’envisager  de nouvelles activités pour le futur.

Pendant l’année également, en lien avec le travail des assistants sociaux, des jeunes du même secteur et d’autres secteurs, des volontaires, offrent des travaux communautaires pour aider certaines familles, par exemple pour l’ornementation des demeures, la propreté des rues et l’embellissement des places.

 
Les valeurs et la perspective qui nous motivent

« Avec tes mains » a pour objectif d’écouter les besoins des plus pauvres : reconnaître l’immense dette que nous avons envers eux et y  répondre  par une relation fraternelle, fidèle à chacun, solidaires de ce qu’ils vivent et de leur aspiration à plus de dignité. Avec eux nous croyons qu’il est possible de transformer leur situation d’injustice, de marginalisation et de carence ; avec eux nous voulons prendre en charge les problèmes qui nous affectent tous et mettre au service de la communauté les capacités de chacun ; avec eux nous travaillons à la formation de personnes et de groupes autonomes, ouverts et responsables. A partir de Michaihue, devant ces visages d’enfants, ces femmes et  ces jeunes, en partant de leur désir d’apprendre, de se raconter et de célébrer, nous voulons interpeller, conjuguer nos  efforts, ouvrir les portes de la solidarité et de la compassion. Avec tous ici nous rendons possible à Michaihue la dignité de chaque personne, dignité qui la rend unique, avec ses capacités et ses dons propres, capable de se développer pleinement et d’apporter sa part de créativité à la société ; nous contribuons ainsi à la justice en favorisant l’équité économique et sociale, en permettant que la solidarité engendre la communion et la réconciliation, reconstruise le tissu social endommagé par la méfiance, les peurs, les discriminations et la division ; la solidarité qui, si elle se traduit en accueil et en accompagnement, permet de dépasser tant de formes d’isolement, d’individualisme et de solitude qui affecte nos relations : c’est pourquoi nous voulons encourager la participation de tous, ceux de Michaihue et ceux qui viennent aider, pour que dans leur action autonome, organisée et responsable se déploie la capacité d’intervenir et de modifier les structures sociales et les conditions de vie déshumanisantes  qui nous affectent.

Nous, notre Fondation et tous ceux qui y travaillent, nous voulons vivre parmi les gens de Michaihue et chercher à  répondre à leurs besoins : en aimant profondément chaque personne, chaque famille et chaque groupe, en accueillant et en valorisant leur réalité propre, en nous laissant toucher par l’injustice et la souffrance, par la soif de justice face à toute forme d’oppression et de misère. Nous voulons aussi dialoguer avec les organismes locaux, collaborer à toute initiative destinée à promouvoir le développement intégral ; nous voulons  offrir des solutions qui développent la participation et l’autonomie.

 
Sofia Baranda rscj
 
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